Les chercheurs du CERN savaient dès le début que les flots de données déversés par le LHC seraient un problème, et que le Laboratoire ne disposerait pas sur son domaine de la puissance de calcul nécessaire pour passer au crible ses données brutes, dont le volume annuel sera équivalent à plusieurs millions de DVD d'informations. En revanche, un réseau de centres de calcul dispersés dans le monde entier pourrait apporter une contribution utile.

Au début de ce siècle, alors que le CERN et ses partenaires se lançaient dans la conception d'un système informatique distribué pour le LHC, les informaticiens Ian Foster et Carl Kesselman s'assuraient des appuis aux Etats-Unis pour développer leur propre concept de grille de calcul, analogue au réseau électrique, sur laquelle les scientifiques pourraient se brancher. La fusion de ces deux idées est à l'origine du projet de Grille de calcul pour le LHC (LCG), qui s'appuie aujourd'hui sur plus de 80 centres de calcul dans le monde entier.

On compare souvent la Grille à des projets d'informatique décentralisée comme SETI At Home *, qui utilise les ordinateurs des particuliers. Elle relie cependant des centres de calcul entiers et peut ainsi prendre en charge des problèmes nécessitant des logiciels bien plus complexes et des réseaux à haut débit.