L'Art au service de la liberté

 Annick Blonde peint pour Aung San Suu Kyi.
 

 

 

 

Annick Blonde, peintre, sculpteur, dont l’atelier est situé , non loin de Genève, à Neydens, présente un tableau sur toile marouflée sur bois , à la peinture acrylique.

Dans votre œuvre, les couleurs chaudes dominent ; elles sont comme un rappel de la Birmanie bouddhiste.. 

Au départ, je me suis imprégnée de photographies de la Birmanie : paysages, temples, et autres, puis j’ai laissé venir sans intellectualiser cette nourriture absorbée, afin de faire émerger mon ressenti, et les couleurs se sont imposées : le rouge d’abord, puis le jaune qui suggère naturellement l’or des temples. Ma fille, Dora, qui est photographe y voit un livre ouvert, composé de pages !

En effet, le tableau frappe par son horizontalité, d’où l’envie de le lire.

Je n’interprète pas mes tableaux, la lecture est ouverte . Ma peinture est avant tout intuitive, des traces de texte surgissent, pouvant suggérer une lecture.

Le regard est attiré par le portrait d’Aung San Suu Kyi , encadré par des colonnes de fer qui sont comme deux chandeliers.

Peut-être,…ces formes métalliques peuvent , bien sûr, être interprétées comme des cierges, des soutiens, mais si Aung San Suu Kyi semble ici encadrée, isolée, elle n’est pourtant pas enfermée dans ces deux montants, car derrière elle, apparaît de la lumière qui représente la confiance bouddhiste. Le rouge, que l’on voit, c’est la force de la terre, l’énergie, surtout le feu qui symbolise aussi la renaissance.

Il y a donc bien des éléments symboliques.

En général, je préfère laisser des doutes car, sauf dans le cas d’une peinture à thème , ou d’une peinture décorative, un tableau , à mon avis, ne s’interprète pas par celui qui l’a créé.

Propos recueillis par Danielle Schibler / ASB