La Fondation d'Alain Hubert dément vouloir organiser

 des voyages touristiques en Antarctique.

 Belga :  Publié le jeudi 05 janvier 2017 - Mis à jour le jeudi 05 janvier 2017 à 19h17

La suggestion de lancer une sorte de "mission d'inspection" internationale à propos de la station polaire Princess Elisabeth en Antarctique a pour origine des rumeurs sur la construction d'une piste d'aviation et l'organisation de voyages touristiques à l'initiative d'une société sud-africaine et de la Fondation polaire internationale (International Polar Foundation, IPF) d'Alain Hubert, a indiqué jeudi le cabinet de la secrétaire d'Etat à la politique scientifique, Elke Sleurs. Pour sa part, la Fondation polaire internationale (IPF) d'Alain Hubert dément vouloir organiser de tels voyages.

Cette inspection a été demandée par les pays membres de la Réunion consultative du Traité Antarctique (ATCM). Selon les quotidiens flamands 'Het Nieuwsblad' et 'De Standaard', cette mission sera dirigée par la Norvège, en collaboration avec les autorités belges.

Un conflit entre l'explorateur Alain Hubert et la ministre Elke Sleurs (N-VA)

La gestion de la station Princess Elisabeth est l'objet depuis des mois d'un conflit entre l'explorateur Alain Hubert et les autorités fédérales, en la personne de Mme Sleurs (N-VA), avec une dizaine de procédures judiciaires opposant les deux parties. Le 27 octobre dernier, le Conseil d'Etat avait ainsi suspendu la décision de la secrétaire d'État d'organiser une mission de maintenance de la station polaire sans l'aval de la Fondation polaire internationale.

Le monde scientifique s'inquiète pour sa part de l'avenir de cette installation, inaugurée le 15 février 2009 et destinée à la recherche et notamment à l'étude du réchauffement climatique.

Rumeurs de séjours touristiques !!!

Selon le porte-parole de Mme Sleurs, Jeroen Lemaitre, la décision de l'ATCM est motivée par les rumeurs de construction d'une nouvelle piste d'atterrissage à proximité de la station et de l'organisation de séjours touristiques à l'initiative de l'IPF et de la société sud-africaine Antarctic Logistics Centre International (ALCI), qui assure des transports entre Le Cap (Afrique du sud) et l'Antarctique.

Il a justifié l'imbroglio juridique opposant l'Etat à la Fondation par le cadre législatif "absurde" mis en place en 2008 dans le cadre de la coopération entre le fédéral et l'IPF.

Ce cadre a donné "un quasi monopole à une partie" et permis la confusion des intérêts dans le chef d'Alain Hubert, a ajouté Jeroen Lemaitre. 

La fondation réagit aux articles parus jeudi dans la presse 

La Fondation polaire internationale (IPF) d'Alain Hubert dément vouloir organiser des voyages touristiques dans l'Antarctique, contrairement aux informations parues dans la presse. "Cela ne correspond pas à nos objectifs sociaux", affirme-t-elle. Par ailleurs, elle a adressé jeudi une lettre à la secrétaire d'État à la Politique scientifique, Elke Sleurs (N-VA), transmise à l'agence Belga. Dans ce courrier, la fondation d'Alain Hubert, en conflit avec l'État belge, déclare qu'elle assurera désormais comme seule gestionnaire "en (sa) qualité de conceptrice, promotrice, maître d'œuvre et seule et unique propriétaire, la pérennité de la base et de ses équipements".

La lettre de l'IPF adressée à Elke Sleurs est signée par le vice-président Jacques Brassinne de La Buissière et le trésorier Henri Tassenoy. Les auteurs reviennent sur le conflit qui fait rage entre l'État belge et la fondation sur la gestion de la station polaire. L'IPF se déclare, dans la lettre, seule gestionnaire de la station polaire, et assurera la pérennité de celle-ci et de ses équipements.

Par ailleurs, la fondation réagit aux articles parus jeudi dans la presse sur l'ouverture d'une enquête d'inspection internationale autour de la station polaire belge, demandée par les pays membres de la Réunion consultative du Traité Antarctique (ATCM). Cela a pour origine, selon le cabinet de Mme Sleurs, des rumeurs sur la construction d'une piste d'aviation et l'organisation de voyages touristiques à l'initiative d'une société sud-africaine et de l'IPF.

Selon les porte-parole d'Alain Hubert, les missions d'inspection sont habituelles en Antarctique. La fondation indique par ailleurs qu'en mai dernier, les États membres de l'ATCM ont proposé d'inspecter les environs de la base en vue des projets de construction d'une nouvelle piste d'atterrissage à 60 km de la station princesse Élisabeth.

Selon l'IPF, il s'agirait d'une piste d'urgence qui devrait limiter les coûts et l'impact environnemental des déplacements vers cette région au climat extrême. Toujours selon elle, la construction serait une demande de Dromlan (Dronning Maud Land Air Network Project), un projet réunissant onze pays, dont la Belgique.

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