La Belgique accueille la
semaine prochaine la 36ème réunion consultative des parties au traité de
l'Antarctique (ACTM), un continent qui suscite un intérêt croissant des
gouvernements, des entreprises et des touristes, mais qui a, plus que
jamais besoin de la protection que lui assure ce texte.
L'Antarctique est en effet
un des meilleurs baromètres des changements environnementaux et est
également une des meilleures archives de ce qu'était la Terre dans le
passé. Ce "continent blanc" est un sanctuaire, une réserve naturelle
dédiée à la science et la paix.
L'ATCM est le forum de discussion annuel qui rassemble les représentants
des parties signataires du traité de Washington de 1959. Son objectif
est d'échanger des informations mais aussi de formuler des règles,
décisions et résolutions afin de conserver à l'Antarctique ce statut
unique de sanctuaire conféré par ce Traité. Aujourd'hui, des pressions
économiques nouvelles menacent: surpêche, bio-prospection, tourisme. Les
enjeux politiques sont énormes.
L'objectif visé par la conférence de Bruxelles est donc de taille:
l'Antarctique doit rester le domaine réservé des chercheurs, et ce au
bénéfice de toute l'humanité, a-t-on indiqué vendredi au ministère des
Affaires étrangères. Quelque 450 délégués, scientifiques renommés,
décideurs politiques et observateurs internationaux sont attendus.
Le traité sur l'Antarctique, signé en 1959 pour douze pays - ils sont
actuellement cinquante - fait du continent blanc une terre
démilitarisée, où l'exploitation des minerais et du pétrole est
interdite.
Mais en 2048, la règle de l'unanimité actuellement requise pour
modifier le protocole sur la protection de l'environnement antarctique
cessera. "Et 2048, c'est demain", soulignent les experts, en évoquant
les risques de rivalité pour l'exploitation des ressources naturelles.
La Russie a multiplié les forages, invoquant des buts scientifiques, et
la Chine montre un intérêt croissant pour la région bordant le pôle sud.
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